Quand j’ai commencé à travailler sur ce projet il y a plus de deux ans, j’étais loin de m’imaginer que nous étions à la veille d’une pandémie. Ce travail prend ses racines dans une réflexion sur la douleur. Dans « Devant la douleur des autres » (Christian Bourgois éditeur, 2003), Susan Sontag enquête sur les systèmes de monstration de la guerre et par extension, de la douleur. Comment avec l’évolution des technologies, nous sommes de plus en plus exposé.e.s à « la douleur des autres », les images circulent de plus en plus vite et tout un flux d’images s’offre à nous, que nous le voulions ou non, que la légende des images soit la bonne, ou non.
L’anandamide est un neurotransmetteur cannabinoïde naturellement présent dans l’organisme, en particulier le cerveau. Son nom est la contraction du mot sanskrit « ananda » (béatitude, bonheur) et du mot « amide » qui définit sa fonction chimique. Il existe une condition où de rares personnes ayant un taux très élevé d’anandamide, sont insensibles à la douleur. Toujours de bonne humeur, ces personnes sont dans un « high » quasi-permanent et ne connaissent ni maux physiques ou psychologiques.
Bien qu’un monde sans douleur puisse faire rêver, cette dernière a pourtant bien une utilité. Anandamide est un projet sur le long terme qui explore toutes ces ramifications autour de la gestion de la douleur, que ce soit dans le corps ou dans l’image.