J’ai d’abord travaillé sur la mémoire, la trace et le paysage. M’appuyant sur des faits historiques, j’ai observé comment la mémoire de grands évènements se transmettaient de génération en génération et comment elle se traduisait dans le paysage. J’explorais ces questions comme j’explorais ces mediums : la gravure, la lithographie, la sérigraphie, la photographie…
A force d’observation du paysage, je me suis aperçue que c’était essentiellement sous le prisme de la lumière que je regardais et enregistrais celui-ci. J’ai commencé à me rendre compte de l’importance que j’accordais à la lumière dans ma pratique, de manière inconsciente. Le fait de pratiquer la photographie argentique depuis une dizaine d’année a forgé mon œil et l’a habitué à compter, calculer la lumière. C’est par la photographie que j’ai commencé, en premier lieu, à raconter des histoires via la lumière.
Ma pratique se situe aussi en arts de la scène. Après plusieurs expériences de création en scénographie et en lumière, j’ai poursuivi et continué à développer mes connaissances en régie lumière. La scène m’a permis de voir et de considérer d’autres aspects de ce médium ainsi que son potentiel narratif et poétique.
Après un temps plus concentré sur les arts de la scène, je suis revenue aux arts visuels avec pour projet de recherche de travailler avec et sur la lumière, non plus comme simple médium, mais aussi comme sujet de création. Si je suis passée par la sculpture, le dessin, la photographie, la vidéo, ma pratique actuelle se concentre sur l’installation immersive. Je travaille à créer des environnements, entre arts scéniques et plastiques, dont l’immatérialité est porteuse de sens. J’utilise surtout la lumière et le son comme outils d’une nouvelle narrativité.